La question qui pue – tranche de vie

Les dessous de la zoothérapie

Parce que oui, dans notre métier, beaucoup de choses tournent autour de la merde... Et pas au sens figuré ! On ramasse la merde de chien, on pelte la merde de cheval, on essuie la merde des oiseaux, on nettoie des cages pleines de merde... Mine de rien, j’ai réussi à placer cinq fois le mot « merde » depuis le début... Ah non, six avec celle-ci ! 😂

Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fait poser la question qui me pue au nez, et qui me tue:
« Il va-tu faire caca ? » 💩 🥴 😳

Le seul animal pour lequel cette question ne vient jamais, c’est le chien. Parce qu’on suppose, j’imagine, qu’il est assez bien éduqué pour ne pas faire ses besoins à l’intérieur ? Eh bien, contre toute attente, mon chien Gizmo, le pug, a défié la croyance populaire et a fait sa crotte en plein milieu du corridor de l’hôpital ! 😬

À sa défense, quand tu manges une poche de gâteries offerte à chaque cadre de porte... faut bien que ça sorte !

Le pire, c’est lorsque l’on travaille accompagné de notre âne ou de notre cheval miniature. Je crois que c’est un réflexe pour les gens, quand ils voient un cheval dans l’établissement, de demander, sans se douter qu'ils sont la 550ᵉ personne à poser la question : « Y va-tu faire caca ? » 😵

Et moi, de répondre de façon désinvolte : « Ben oui ! À un moment donné... probablement pas ici ! » Voir le petit moment de panique sur leur visage est une douce vengeance pour m’avoir servi, malgré eux, la question qui pue et qui me tue !

Et oui, il est déjà arrivé de voir les petites crottes rouler derrière notre équidé, pas du tout dérangé par la situation... d’ailleurs, pourquoi le serait-il ? Mais rassurez-vous, ça n’arrive qu’occasionnellement, généralement au début de leur entraînement dans ces milieux.

Je vous entends là 🤨 ! « Sylvie, pourquoi tu ne lui mets pas une protection ! » Hein ? Ben oui, pourquoi je ne mets pas de porte-crotte sous sa queue? Vous savez, le tit sac qu’on place sous le derrière des chevaux de calèche! Eh bien, je préfère les dénaturer le moins possible, déjà qu’ils ne sont pas mis dans une situation très naturelle, et je n’ai pas envie de lui laisser la crotte collée au cul pendant 1h30 (excusez mon langage cru).

Baloo, le mini-cheval et le déluge inopportun

Parlons-en des chevaux ! Parce qu’il y a quelque chose de bien pire que des petites boulettes qui roulent au sol !

J'ai une anecdote savoureuse concernant mon mini-cheval, Baloo. Ce jour-là, j'étais dans une résidence pour personnes âgées. Tout se passait bien, les résidents étaient fascinés par Baloo, heureux de caresser un cheval en plein milieu du corridor. Jusqu'à ce que... Baloo décide qu’il était temps de se soulager. Mais pas une simple évacuation, oh non ! Un véritable déluge de pipi en plein dans le corridor !

Imaginez la scène : le silence soudain, les yeux écarquillés, l’étonnement, puis finalement les rires. Ce fut une intervention improvisée de nettoyage digne d’un film comique. Heureusement, les résidents étaient bons joueurs et tout le monde en a ri, mais cette expérience m’a rappelé l’importance d’être prêt à tout, et je l’étais ! Avec les animaux, l’imprévu est la norme.

La chaise musicale…

Travailler avec des animaux, c’est accepter l’imprévu comme réalité quotidienne, mais…. Il y a d’autres types d’imprévus. Une chaise était placée près du fauteuil de la résidente avec qui je faisais l’intervention. Sans y penser deux fois, je m’y suis assise… et oups… c’était froid et humide… la chaise était imbibée de pipi. Oui, c'est la réalité moins glamour de mon métier. Avec le recul, j’en ris aujourd’hui, mais sur le moment, c’était un peu embarrassant. Une leçon à retenir : vérifier avant de s’asseoir. Croyez-moi, on ne fait cette erreur qu'une seule fois !

Le zoothérapeute, toujours prêt !

En tant que zoothérapeute, il ne faut jamais se laisser prendre au dépourvu. Pas de panique : nous sommes toujours prêts ! On se promène avec notre trousse de survie, remplie de désinfectant, papier, sacs poubelle, lingettes, et bien plus. C’est pratiquement un prolongement de nous-mêmes. C’est comme le sac à couches quand tes enfants sont petits.

Les préparatifs indispensables pour des visites en toute quiétude

Avec ce que je viens de raconter, vous vous demandez peut-être comment on prépare ces visites avec nos animaux. Il y a tant de préparatifs en coulisses pour que l’expérience soit aussi positive que possible pour les résidents, les animaux et nous-mêmes, les zoothérapeutes.

Il est essentiel d'avoir toujours le matériel nécessaire pour assurer la propreté des lieux et de laisser chaque espace aussi propre, voire plus, qu’à notre arrivée. Voici quelques incontournables :

•  Grosse serviette absorbante : idéale pour les dégâts liquides, qu'il s'agisse d'une bouteille renversée ou d'un accident de vessie 😅.
•  Lingettes humides et papier essuie-tout : pour un nettoyage rapide et efficace.
•  Sacs poubelle : toujours pratiques pour les déchets.
•  Porte-poussière avec balayette ou aspirateur à main : pour ramasser facilement les poils ou petits débris.
•  Désinfectant pour surfaces et pour les mains : essentiels pour une hygiène irréprochable.
•  Gants en latex : pour se protéger lors du nettoyage.
•  Pipi pads découpés en carrés : à placer au fond des paniers pour les petits animaux comme les cochons d’Inde.
•  Couvertures ou piqués : pour protéger les gens des poils des animaux.
•  Rouleau collant : idéal pour retirer les poils laissés par les animaux sur les vêtements ou les meubles.

Astuce : un chariot à compartiments est très pratique pour organiser et transporter tout le matériel. Cela permet de s’y retrouver rapidement et de réagir en un clin d’œil si besoin !

Pour le matériel d’intervention en lui-même, ce sera le sujet d’autres articles car il y a tant à dire !

La réalité des zoothérapeutes : passion et imprévus

Ces anecdotes peuvent sembler amusantes (et elles le sont !), mais elles montrent surtout une facette moins connue de la zoothérapie. Au-delà des sourires des résidents et de la connexion spéciale entre les animaux et les humains, il y a toute une logistique, une anticipation constante des imprévus, et parfois des moments... embarrassants !

Mais c’est aussi ce qui fait la beauté de ce métier. Chaque jour est différent, chaque visite est unique. Les imprévus font partie de l’aventure, et il faut une bonne dose de résilience et d’humour pour continuer à avancer, peu importe ce que la journée nous réserve.

Alors oui, dans ce métier, il est souvent question de merde. Mais derrière chacun de ces moments, il y a un instant de pur bonheur, une étincelle dans les yeux des gens, un lien qui se crée entre un humain et un animal. Et ça, ça vaut bien quelques incidents de parcours, non ?

J’espère vous avoir fait sourire avec ces anecdotes et fait découvrir une autre facette de la zoothérapie. La prochaine fois que vous aurez envie de poser la question qui pue à un zoothérapeute, pensez-y à deux fois 🤣

À bientôt pour d’autres aventures ! 😊